Amabié ! L’amabié fait partie des nombreux yokaï vénérés par les Japonais. Ces divinités proviennent pour la plupart de la religion polythéiste shintoïste et ont pour but de représenter un élément ou un concept vers lesquelles sont tournées certaines prières. On retrouve par exemple pour les plus connus : Izanagi, dieu de la création ; Uzume, la déesse de la gaieté ou encore Inari, la déité du riz.
Mais la véritable origine de l’amabié appartient davantage à une légende populaire datant de 1846. Cette année-là, dans la province de Kumamoto, on aperçoit chaque soir des lueurs à la surface l'eau. Pour enquêter, un officier est dépêché sur les lieux et voit surgir de la mer une étrange créature, presque sirène. Se tenant sur 3 pattes en formes de nageoire, elle a les cheveux longs, une grosse bouche s’apparentant à un bec d’oiseau et des écailles sur tout le corps. Un personnage entre le poisson, l’oiseau et l’homme.
S’il semble tout droit sortie des abysses, pour s'adresser à ce gradé japonais, c’est pour délivrer un message ou plus exactement une prophétie. Il prédit en effet 6 années fructueuses avec d’abondantes récoltes… avant la possible arrivée d’une épidémie. Si tel est le cas, pour contrer ce mal et protéger les populations, il suggéra de dessiner son portrait pour le diffuser au plus grand nombre.
Bien que cette légende s’inscrive dans une longue liste d’histoires populaires très appréciées par les Japonais, la situation mondiale en cette année 2020 a naturellement fait réapparaître le mythe.
Depuis le début de la crise sanitaire, les réseaux sociaux s’emballent autour de l’amabié. La bibliothèque universitaire de Kyoto a en effet partagé dès le mois de mars, une photo de la créature, et cette dernière a été très largement relayée. Apparaissent également des hashtag tels que #amabiechallenge, où les artistes s’approprient l’image du yokaï et le l'interprètent à leur manière.
Mais les internautes ne sont pas les seuls à fonder un mince espoir en la protection de l’amabié face au coronavirus. On le retrouve désormais sous forme de figurines, en guise de grigris et des médias japonais comme l'hebdomadaire The Japan News en ont notamment fait leurs couvertures.
Plus étonnant encore le ministère de la Santé n’hésite pas à se servir de la créature comme mascotte sur les affiches officielles traitant du virus actuel.
Après tout, le principe est de diffuser au maximum son image pour être protégé. Espérons que la magie opère bientôt.
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