Qu'ils décorent les jardins ou les intérieurs, les bonsaïs sont indissociables de l'esthétique japonaise depuis des centaines d'années.
Aussi mignons qu'originaux, ces petits arbustes ne cessent de séduire. Peut-être en avez vous-même un chez vous ? Nous allons donc en apprendre davantage sur son histoire et surtout, comment l'entretenir !
Le bonsaï (ou bonzaï) est une version miniature d'un végétal, que ce soit une plante ou un arbuste. Sa taille est généralement comprise entre une dizaine de centimètres et plus d'1m20. C'est pourquoi ils sont classés en différentes familles, par la hauteur donc, mais surtout par le nombre de mains nécessaires pour les transporter. On pourra distinguer 4 catégories principales :
- Mame : jusqu'à 13cm de hauteur / 1 main
- Shôhin : jusqu'à 23cm de hauteur / 1 main
- Kotate-mochi : jusqu'à 30cm de hauteur / 2 mains
- Chūmono : jusqu'à 60cm de hauteur / 2 mains
- Ômono : de 60 à 120cm environ (voir plus pour les ornements de jardin) / 4 mains
Le végétal choisi est miniaturisé par des techniques de tailles ou via l'apport en nutriments nécessaire. La variété d'arbustes variera notamment selon la taille choisie, l'emplacement et l'exposition qui lui sera consacrée. Nous y reviendrons plus tard.
L'art du bonsaï japonais a en réalité des origines chinoises. Dès le IIe siècle, en Chine, se pratiquait le Penjing qui signifie littéralement "paysage en pot", pour unique but esthétique. Des fresques des années 700 représentaient déjà ce type de culture.
L'art du bonsaï en est donc un dérivé et comme pour beaucoup d'autres éléments et traditions, c'est l'introduction du bouddhisme sur la péninsule qui s'est chargée de diffusé cette pratique. C'est donc à partir du IXe siècle que le Penjing devient bonsaï et séduit les hautes classes japonaises. La religion bouddhiste et l'art du bonsaï sont très liés puisque l'on recherche l'équilibre, la beauté et la perfection dans cette technique.
Pratique raffinée donc, elle est initialement réservée aux religieux et à la noblesse japonaise. C'est à partir du XIVe siècle, et grâce à son omniprésence dans l'art et les représentations culturelle, que le bonsaï se démocratise et touche ainsi toutes les classes.
Aux prémices de l'ère Meiji, au XIXe siècle, et accompagnant la mode de l'orientalisme, les bonsaïs sont importés pour la première fois en Europe. On les retrouvera notamment exposés lors de la troisième exposition universelle de Paris, en 1878. Mais ce n'est que cent ans plus tard que les bonsaïs sont importés en masse vers les pays européens. La mode sera lancée dès le début des années 1980.
Contrairement à l'idée reçue, presque tous les arbres peuvent être adaptés en version miniature et sous forme de bonsaï. Mais alors quelle variété choisir ?
Bien que certaines soient plus populaires que d'autres, c'est à vous de voir quelle utilisation vous souhaitez en faire et où vous souhaitez le disposer. Il faut aussi réfléchir au temps que vous souhaitez lui consacrer, ce n'est pas pour rien qu'on dit qu'il s'agit du loisir favori des hommes du troisième âge. Si vous souhaitez en effet "élever" un bonsaÏ en bon et due forme, il vous faudra vous munir de patience. Toute l'essence de cet art est ici.
Si vous débutez, vous pouvez notamment opter pour un petit conifère. Plutôt robuste et ayant une bonne pousse, il vous permettra de "vous faire la main" sans trop de risque pour l'arbre. Il faut également prendre en compte le fait que plus le bonsaï sera petit et donc le pot également, plus il faudra apporter de l'attention à son arrosage. La terre se desséchera en effet plus rapidement. Petite taille, petits problèmes... pas si sûr.
Outre la variété, le style est une des choses les plus importantes dans le choix de son bonsaï. En effet, rappelons-le, le bonsaï est voué à être admirer et chouchouter. Il est donc regrettable que la plupart des arbustes commercialisés soient pour souvent des plus similaires. Il existe en effet de nombreux types de pousses... et nous avons nos préférés :
- l'impressionnant sekijojû dont les racines s'enroulent autour d'une pierre
- le mystérieux sabamiki avec son tronc fendu, voir totalement ouvert
- l'original kengai dont les branches sont en cascades, tout comme une plante tombante
C'est bon, vous avez une idée du bonsaï de vos rêves, alors voici quelques derniers conseils vous assurant de choisir le bon arbuste :
- les racines doivent être bien répandues dans le pot et nombreuses (il en va de la stabilité de votre arbre)
- le tronc ne doit pas présenter de marques importantes pouvant le fragiliser ou l'exposer aux maladies
- même s'il est tordu (sur certaines variétés plus que d'autres), le tronc doit s'affiner jusqu'à la cime de façon régulière
- les branches doivent être réparties de façon homogène et sans grande différence de taille
- vérifiez également que l'état des feuilles et des bourgeons correspond à la saisonnalité
Ce n'est pas parce qu'il est petit que le bonsaï demande moins d'entretien. Au contraire, puisque son arrosage par exemple doit se faire régulièrement. Un bonsaï qui se dessèche rapidement et cela peut avoir de grandes conséquences. On ne laissera donc pas son arbre miniature sans soin pendant des vacances.
La taille est également importante puisque c'est ce qui va vous permettre de garder l'esprit "nain" de votre plante. Pour un non-initié, le plus simple est de commencer petit à petit, en observant votre arbre et déterminant les pousses qui ont besoin d'être retirées ou taillées. Ça peut être celles en mauvais état bien sûr, mais aussi celles qui vous empêchent d'obtenir la forme de votre choix. Enfin, pour la forme justement, vous pouvez utiliser des fils de cuivre pour guider la croissance de votre arbre. Cependant, ils peuvent causer des dégâts s'ils sont installés depuis trop longtemps car ils s'incrusteront notamment dans le tronc de l'arbre.
Placez votre bonsaï à l'abri. Il est plutôt fragile donc on lui évitera les courants d'air ou l'exposition direct aux intempéries. Enfin, pensez à renouveler la terre régulièrement, tous les 6 mois pour l'aider dans son développement et lui apporter les sédiments et minéraux nécessaires.
Comme pour tous les végétaux, certains signes avant-coureurs peuvent vous alerter quant à la bonne santé de votre arbuste. C'est pourquoi une attention toute particulière est demandée. Il est nécessaire d'observer son bonsaï, sous toutes les coutures, régulièrement.
Il faut en effet être attentif au changement de couleurs des feuilles (hors phénomène saisonnier). Si ces dernières jaunissent ou sèchent par exemple, il y a peut-être un problème d'entretien ou de parasites. Retournez les feuilles pour vous assurer qu'aucun de ces derniers n'est élu domicile dans votre bonsaï. Moucherons, araignées, chenilles... Les dégâts peuvent être importants puisque ces petites bébêtes n'hésiteront pas non plus à grignoter les feuilles ou le tronc.
Soyez également attentif à l'apparition de dépôt "farineux" sur votre arbre ou les différentes tâches inhabituelles pouvant apparaître. Il s'agira ici de maladies pouvant amener votre mignon petit compagnon... à pourrir.
Vous l'aurez compris, la culture du bonsaï est ancestrale et à séduit toutes les époques jusqu'à devenir un véritable phénomène dans le monde entier au XXe siècle. Si c'est toujours son esthétique qui nous pousse à en acquérir un, il faut tout de même savoir que ces arbres nains ont besoin de beaucoup d'attention et d'entretien. Mais rassurez-vous, ils restent cependant totalement à porté de main, même pour ceux qui ne l'ont pas verte !
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