Pourquoi les fruits sont un luxe au Japon ?
Le Japon regorge de spécialités et de produits tous plus extraordinaires les uns que les autres. Mais si vous souhaitez vous délecter de la fraîcheur d'un fruit, vous risquez d'être quelque peu surpris.
Plus de 10€ le kilo d'orange, quasiment 25€ le kilo de fraises... Impressionnant n'est-ce pas ? On vous explique tout de suite pourquoi les fruits sont si chers au Japon.
Une culture du fruit particulière
Si en France il n'est pas rare de déguster un fruit en guise d'encas ou pour terminer un repas sur une note sucrée, au Japon les fruits ne bénéficient pas de ce statut. Vous ne verrez d'ailleurs jamais un japonais croquer dans une pomme ou peler une orange dans un lieu public (rue, transport en commun...).
Les fruits n'ont en effet pas une place centrale dans l'alimentation des nippons. Ces derniers privilégient les légumes comme source de végétaux. Les Français consommeraient d'ailleurs 20 kilos de fruits en plus que les Japonais par an.
Au Japon, le fruit est davantage considéré comme un "objet social". Il n'est par exemple pas rare d'offrir des fruits lorsque l'on est invité à dîner. Au même titre que nos bouquets, bouteilles de vin ou boites de chocolat, en effet. Selon le fruit que vous décidez d'apporter, vous pouvez d'ailleurs donner plus d'informations sur votre catégorie socio-professionnel. Le must du must ? Le melon, un des fruits les plus chers sur l'archipel et donc très représentatif de votre niveau de vie.
De part le statut qu'il lui est attribué, vous imaginez parfaitement que le fruit ne se déguste pas à la va-vite. Il existe en effet comme un cérémonial concernant sa consommation. On le découpera avec soin avant de le présenter et de le déguster. Manger un fruit n'est pas de l'ordre du quotidien, donc autant le faire correctement.
Made in Japan, first !
Pour de multiples raisons, l'importation de tels types de produits n'est pas forcément évidente ou appréciée au Japon.
Tout d'abord, les standards de qualité et de sécurité sont très strictes concernant les produits alimentaires entrant dans le pays. Les autorités contrôlent notamment la façon dont les fruits ont été cultivés mais aussi et surtout les pesticides qui ont été utilisé sur les arbres. Hors de question de proposer des fruits dont la croissance s'est vu boostée par un assemblage de substances chimiques.
Pire, et c'est là où la situation devient cocasse, seuls les fruits esthétiquement beaux sont acceptés pour être vendus. Vous ne trouverez pas de barquettes avec des fraises de différents calibres, de pommes marquées par le soleil et les intempéries, de poires un peu noircies ou de bananes mal courbées. Tout cela peut prêter à sourire évidemment mais vous en ferez rapidement le constat en vous rendant dans les supérettes. Les fruits y sont d'ailleurs bien souvent sur-emballés pour les protéger ou les mettre en valeur.
Aussi, à savoir que les Japonais choisirons toujours des aliments cultivés et produits dans le pays. Il y a comme une certaine méfiance envers ce qui est importé et les Japonais apprécient l'idée que chaque chose doit être dégusté dans sa région d'origine. Pas évident quand on sait que le pays ne fait pas partie des grands cultivateurs de fruits comme peuvent pourtant l'être ses proches voisins la Chine et les Philippines.
Au Japon, les terres sont relativement rares et la main d'œuvre coûteuse. Ainsi, il existe peu de producteurs sur le territoire, donc peu de fruits et les prix s'en ressentent.
Comme vous l'aurez compris, si vous êtes un adepte de fruits, vous serez probablement quelque peu frustré lors de votre voyage au Japon. Ou alors, préparez-vous à consacrer un budget à part entière pour ce plaisir là.
