Bien qu’en France nous ayons la culture du bouquet et l’habitude d’offrir des fleurs lorsque nous sommes invités, leur signification reste très floue et nous n’accordons pas une très grande importance à leur composition.
l’ Ikebana , traduit par ‘l’art de faire vivre les fleurs’ et donc l’art des compositions florales, est pratiqué au Japon depuis plus de 600 ans. Cet art traditionnel prend son origine dans l’offrande de fleurs dans les temples. Au fil des siècles, son évolution a donné naissance à de nombreuses Écoles, dont l’école Ohara , fondée en 1895, s’inscrivant pleinement dans le mouvement du Japonisme.
Depuis des millénaires les fleurs étaient utilisées comme offrande de dévotion, mais au Japon les choses ont évolué au cours des siècles jusqu’à devenir l’une des formes d’art la plus appréciée de la quintessence japonaise.
D’abord pratiqué par les moines la popularité de l’ Ikebana au Japon s’est déplacé de l’environnement des moines et des samouraïs vers les femmes et les artistes. Ses normes formelles ont continué d’évoluer de manière surprenante et toujours plus artistique.
Bien que l’ Ikebana est un art floral, il ne consiste pas seulement à mettre l’accent sur la beauté des fleurs et l’harmonie des couleurs comme chez nous. Pour les japonais, l’intégralité de la conception revêt une importance particulière. L’ Ikebana valorise la fleur, la forme de la plante, mais aussi les feuilles, les tiges et même le pot dans lequel elle repose. Ils mettent en valeur les belles fleurs, mais aussi les bourgeons et les fleurs flétries et tout cela toujours avec beaucoup de respect. La structure de l’arrangement floral s’axe sur trois symboles : le ciel, la terre et l’humanité. Un peu comme les jardins japonais qui sont censés représenter la nature au sens large.
La structure, ou forme de l’ Ikebana – littéralement : « fleurs maintenues vivantes » – a toujours été l’élément essentiel. Les maîtres Ikebana enseignent en fonction de diagrammes sophistiqués qui montrent les angles précis des branches, des fleurs et d’autres éléments portés au niveau du regard des yeux et plus haut encore. Un arrangement d’ Ikebana paraît presque naturel, mais c’est en fait une forme stylisée, qui prend plusieurs années à maîtriser.
L’ Ikebana utilise l’asymétrie et l’agencement de l’espace dans la composition. La fleur n’y a pas une place d’exception. Au lieu de cela, chaque branche, chaque tige, chaque bourgeon, est soigneusement disposé et équilibré avec tous les autres éléments.
Le style Moribana est la base de l’ Ikebana. C’est à la fois des formes simples « verticales » et plus complexes « obliques ». Chaque élément a un nom ( shin , soe et hikae ) et les longueurs de chaque élément sont déterminées par des formules complexes.
“ Quiconque désire s’exprimer par cette technique créatrice doit d’abord regarder la nature, cette nature au sein de laquelle nous vivons. L’essentiel est que l’arrangement créé témoigne d’une observation sincère et d’une compréhension réelle de la nature : c’est là le centre même du véritable esprit de l’Ikebana. “ Houn Ohara (1908-1995) IIIème directeur de l’école Ohara.
Aujourd’hui pratiqué dans plusieurs pays du monde, l’art Ikebana
s’est ainsi enrichi des saveurs de chaque pays, mais reste l’une des formes artistiques du Japon. L’ Ikebana
est donc un art en perpétuelle évolution. On compte un peu plus de 3 000 écoles dans tous les pays. 3 000 établissements où, plus de 1 000 ans après son invention, les japonais perpétuent cet art de faire parler les fleurs.
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